lundi 24 avril 2017

"Le manuscrit perdu de Jane Austen" de Syrie James.

Hachette 2014 - Milady 2015.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau.
472 pages.


De retour en Angleterre, avec son compagnon le docteur Stephen Théodore qui participe à un symposium médical à Londres ; Samantha Mc Donough retourne à Oxford où elle était étudiante en littérature anglaise ; Nostalgique, elle furète chez un libraire et découvre un vieux recueil de poèmes datant de plus de deux cent ans. A l’intérieur, cachée, une lettre de 1816 qu’elle attribue d’emblée à son auteur fétiche Jane Austen. Belle coïncidence, sa thèse non terminée portait sur cette romancière anglaise du début du XIXème siècle ! Cette missive adressée à sa sœur mentionne un septième et premier livre de Jane Austen, resté à l’état de manuscrit et surtout égaré. Son enquête l’emmène à Greenbriar dans le Devon où le séduisant maître des lieux, Anthony Whitacker (tout d’abord réticent) l’aide à fouiller la demeure. Ils découvrent assez vite les feuillets ! Ensemble, ils découvrent ce roman inédit : « les Stanhope »

En parallèle, Syrie James écrit dans la veine de Jane Austen un premier manuscrit qui reprend tous les codes et les références des œuvres futures, rendant son authenticité indéniable. Donc, deux histoires, deux romans, dans un seul livre ! Les histoires s’entrecroisent.

L’histoire du manuscrit raconte l’existence de Rebecca Stanhope, fille de pasteur, héroïne bien élevée, instruite, aimante et dévouée. Son père discrédité, perd sa charge. Nous les suivons dans leurs diverses  pérégrinations. Pugnace, Elisabeth n’a de cesse de défendre son père. Dans ce texte, nous retrouvons toute la panoplie des personnages de Jane Austen Les bourgeois et les aristocrates imbus de leur fortune, de leur situation et dont l’austérité de mœurs, de manières, cachent des égoïstes et une certaine  bassesse de caractère. (Les personnages d’Amélia Davenport, du docteur Jack Watkins, et Mr et Mrs Newgate de bath ; par exemple.)  Nous avons là une belle étude de mœurs de la société anglaise du début du XIXème siècle.

Jane Austen.
Les codes et les styles de Jane Austen sont respectés, et pourtant je n’ai pas été emballée par l’histoire omniprésente ; plus de la moitié de la fiction ; elle laisse une impression de plagiat, de copie à la Jane Austen !  Le récit est lourd trop à la manière de … comme … J’en rajoute même, je me suis ennuyée avec Rebecca et tout son petit monde bien pensant et bien comme il faut, en apparence. Trop d’importance est accordée à la lecture de cet éventuel manuscrit. Il manque une quête, du suspense, des descriptions longues et pourquoi pas une romance plus étudiée entre Samantha et Anthony, les personnages secondaires manquent d'étoffe  … 
La fiction contemporaine est expédiée voire négligée ; pourtant, Syrie James connait à fond son sujet : la littérature anglaise et plus particulièrement Jane Austen et ses vrais personnages. 
Malgré tout, nous ne sommes pas rassasiés. Il manque un je sais quoi de plus fluide, comme dévoiler le manuscrit par petites touches, prolonger la découverte du manuscrit, rendre son authenticité plus difficile, semer d’embûches les recherches de Samantha … Encore une fois, tout est trop facile !

Roman terminé, sans être trop acide, je l’ai plus perçu comme un exercice de style de l’auteur : Je peux écrire, reproduire le style et la trame des romans de Jane Austen, quitte à produire un nouveau roman et abuser ou séduire les lecteurs.

Et pourtant, ma lecture avait bien commencé :

"J’avais repéré le livre au sommet d’une pile de volumes poussiéreux entassés sur une table de l’arrière-boutique : négligé ; ignoré. Il n’était guère joli, dans sa reliure temporaire, initiale, ses pages cousue à la va-comme-je-te pousse à l’intérieur d’une couverture bon marché l’aspect cartonné, son titre imprimé sur une petite étiquette en papier collée sur le dos. " (p 10).

Après tout, je suis peut-être devenue trop exigeante avec le temps et mes trop nombreuses lectures …
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Syrie James est née à Poughkeepsie dans l’état de New-York. Après une carrière télévisuelle en tant que scénariste, elle se consacre à l’écriture de fictions historique. Elle s'inspire de chefs-d’œuvre de la littérature anglophone et les remanie. Syrie James est une référence en romance historique. Ses autres romans : « Le journal secret de Charlotte Brontë » (2016) – « Dracula, mon amour » (2012).
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