Editions Gallimard - 1964 - 157 pages. |
"Pour moi, ma mère
avait toujours existé et je n'avais jamais sérieusement pensé que je la verrais
disparaître un jour, bientôt. Sa fin se situait, comme sa naissance, dans un
temps mythique."
Françoise de Beauvoir entre à l'hôpital pour un col du fémur cassé. Convalescente, fatiguée et dégoûtée par la nourriture, les médecins décident divers examens et diagnostiquent un cancer de l’intestin. Brusquement confrontées à la réalité inéluctable de la mort de leur mère, Simone de Beauvoir et sa sœur « Poupette » se relayent à son chevet et l’assistent dans ses derniers moments tout en lui cachant la terrible vérité. Pourtant, après le décès, la romancière trouve un buvard dans les effets personnels de sa mère où il est écrit « Je veux un enterrement très simple. Ni fleurs ni couronnes. Mais beaucoup de prières. »
Françoise de Beauvoir entre à l'hôpital pour un col du fémur cassé. Convalescente, fatiguée et dégoûtée par la nourriture, les médecins décident divers examens et diagnostiquent un cancer de l’intestin. Brusquement confrontées à la réalité inéluctable de la mort de leur mère, Simone de Beauvoir et sa sœur « Poupette » se relayent à son chevet et l’assistent dans ses derniers moments tout en lui cachant la terrible vérité. Pourtant, après le décès, la romancière trouve un buvard dans les effets personnels de sa mère où il est écrit « Je veux un enterrement très simple. Ni fleurs ni couronnes. Mais beaucoup de prières. »
C’est
l’occasion pour l’auteur de se souvenir par petites brides de sa jeunesse, de
ses rapports conflictuels avec sa mère, leurs incompréhensions, les silences
jamais rompus. « Le silence entre nous est devenu tout à fait opaque ».Elle
livre sans fards le peu qu’elle connaît de la jeunesse de sa mère. Elle raconte
sa vie de femme mariée, ses attitudes envers ses filles, ses convictions
spirituelles, somme toute une condition de vie de femme, à cette époque. Publié
en 1964, ce livre court et poignant traite avec pudeur de la fin de vie d’un
être cher. Simone de Beauvoir se confie, la déchéance physique, la perte
de dignité du malade, le renversement des rôles. Elle dénonce l’acharnement thérapeutique
et ne ménage pas le corps médical.
La plume merveilleuse et percutante de Simone
de Beauvoir autopsie la souffrance et rationalise la mort. C'est un texte
dramatique, percutant, inoubliable ! Dans ces moments forts et douloureux, nous
lecteurs, sommes un peu les voyeurs
d’une souffrance filiale. Et, forcément, nous nous mettons à sa place, gorge
serrée, nous envisageons cette perte effroyable – un véritable travail d’introspection, la gorge nouée pour nous, et l’écriture du
deuil pour l’auteur.
"La mort elle-même ne m’effraie pas :
j’ai peur du saut." (p 18, Françoise de Beauvoir).
"Mais rien, jamais, n’abolit notre
enfance". (p 48).
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Née en 1908 à Paris et morte en 1986 ; Simone de Beauvoir était une romancière et philosophe française. Son nom reste lié à jamais à celui de Jean-Paul Sartre et à l’existentialisme.
Mondialement connue, Simone de Beauvoir était également une figure importante du féminisme, très active dans les années 70. Parmi ses nombreuses et grandes œuvres, je ne citerai que celles lues : "L’invitée " - 1943 - " Le sang des autres" - 1945 - "Le deuxième sexe" - 1949 - "Mémoires d’une jeune fille rangée" - 1958.
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Mondialement connue, Simone de Beauvoir était également une figure importante du féminisme, très active dans les années 70. Parmi ses nombreuses et grandes œuvres, je ne citerai que celles lues : "L’invitée " - 1943 - " Le sang des autres" - 1945 - "Le deuxième sexe" - 1949 - "Mémoires d’une jeune fille rangée" - 1958.
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