Le charme à l'anglaise ...
2016 - Presses de la Cité - 2017 - France Loisirs Traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier. 575 pages. |
" Le vent chuchotait des regrets dans son
langage incompréhensible". (p 30)
Amy découvre avec stupeur, que sa tendre amie
lui a laissée sous forme de lettres une chasse au trésor ; elle lui révèle
d’outre-tombe ses secrets.
"Et quelque part dans ce sac, serrés
entre les chaussures et les robes râpées, sont rangés mes rêves, défraîchis eux
aussi, trop longtemps négligés". (p 64).
Ce roman reste une merveilleuse découverte, le
genre de récit où nous nous surprenons à ralentir notre lecture pour mieux en
savourer l’intrigue et l’atmosphère !
Le récit écrit à la première personne nous jette à la suite d’Amy face à
son destin ; frêle petit oiseau ballotté dans une société rude pour une
jeune femme sans famille et biens. Nous ressentons ses joies et peines
toujours curieuses d’en savoir plus quant à cette quête qui nous transporte à l’Angleterre
du début de l’ère victorienne. La fougueuse et sympathique Aurélia reste
présente et bien présente malgré son décès tel un ange gardien qui parsème le
chemin caillouteux, très difficile d’Amy, de fleurs et de tendresse
épistolaire.
"Le passé est un marécage empli de
créatures ténébreuses et perfides qui rôdent sous l’eau". (p 248).
De son voyage, la jeune fille en sortira plus
forte, ses rencontres changeront à jamais son existence. Le fragile petit
oiseau peut prendre son envol. La force de ses émotions nous bouleverse.
Cette lecture frôle le coup de cœur, j’ai aimé pérégriner
dans cette Angleterre du XIXème siècle, deviner au travers d'une écriture
talentueuse et poétique les paysages anglais (j’apprécie énormément les
campagnes anglaises), les personnages au langage si châtié, aux retenues
distinguées propres à cette époque. La vieille Mrs Riverthorpe caustique
et sarcastique à souhait m’a amusée ! Une touche haute en couleur pour
dénoncer les mœurs étriquées et guindées, de ce milieu aristocratique et grand
bourgeoisie plein de morgue, d’arrogance et de suffisance !
C’est réellement une lecture séduisante ; un
beau roman historique doublé d’un parcours initiatique. Ce roman se lit
tranquillement sous un plaid doux et chaud avec une bonne boisson chaude, caché
de l’hiver et heureux de l’intrigue …
" Le temps est comme un fleuve : il
nous emmène sur son courant, plus vite que nous le souhaiterions, bien
souvent" . ( p 285-286).
Tracy Rees est née en Ecosse en 1972. Diplômée de Cambridge, elle a travaillé dans l'édition pendant huit ans avec de se tourner vers la psychologie. L'Oiseau des neiges est son premier roman (2016).